C’est la question que je me suis posée lorsque j’ai découvert une page entière consacrée à cet étrange genre littéraire qu’on nome littérature sentimentale, ou à l’eau de rose, ou directement par le nom de la plus célèbre des collections : « Harlequin ».
Ha, ça existe encore, et le site est tout rose !
Je ne sais pas pourquoi, cette fois-ci, j’ai vu : sur toute les couvertures, le même homme, à quelques nuances près, comme si au cinéma un acteur unique avait du jouer dans tous les films, et donc ici, dans toutes les histoires d’amour et d’argent mêlées.
C’est donc un type plutôt grand, très brun, à la mâchoire carrée… qui va avoir le privilège (un peu cauchemardesque, quand même, ça dure depuis plusieurs décennies !) d’embrasser toutes ces filles qui elles, et même si elles sont majoritairement blondes, ont parfois la liberté d’être brunes ou rousses…
L’homme est unique, la femme multiple… Perplexe. Réponse : penser à la cible, je suppose…
J’ai donc interrogé quelques filles, dans mon entourage, pour savoir si leur type d’homme, c’était bien une sorte de “Bernard tapie jeune” (malin !)… Et la réponse, peut-être malhonnête fut sans appel : Surtout pas ! Perplexité encore ! Mais pas sûr que mon panel est sociologiquement pertinent… Hum… Oui, je ne suis pas plus avancé, et comme je ne connais pas de Lectrice de cette littérature, je ne peux pas trop savoir si ce type-là a été casté par le lectorat ( latin lover ) ou s’il n’est que l’indice d’une sclérose mentale des éditeurs persuadés de détenir la bonne recette… voire d’une paresse des illustrateurs !
Ne reste donc que cet étrange phénomène visuel, ce personnage unique qui saute d’une couverture à l’autre et d’une femme à l’autre, exemple de standardisation absolue d’un fantasme. En effet, les pin-ups, et même les princesses ont quand même droit à quelques variations, elles ! Je poste donc ça ici, en espérant être éclairé… Enfin, maintenant, je sais pourquoi je n’ai pas embrassé tant de filles que ça : je suis blond.
Étrange éternel masculin…